dimanche 5 avril 2009

L'école des fans

Si vous vous demandez pourquoi les militants de Savaş Karşıtları [pacifistes et anti-militaristes] se font attaquer par la foule lorsqu’ils manifestent en plein centre d’İstanbul, pourquoi beaucoup de Turcs se mettent au garde-à-vous lorsqu’ils entendent un air patriotique ou tout simplement pourquoi vous ne pouvez aborder certains sujets avec des kémalistes, la vidéo suivante peut vous apporter quelques éléments de réponse. Une réponse qui pourrait se résumer en un mot : conditionnement.

Vous connaissiez sans doute la petite Bismillah évoquant les Juifs comme des singes et des porcs à la présentatrice d’une chaîne saoudienne. Vous vous rappellez peut-être de la petite écolière turque, juste et travailleuse qui doit aimer sa nation plus que sa propre nature. Vous connaîtrez désormais la petite Suğra vociférant l’hymne national. La vidéo fait sensation chez le nationaliste lambda. Quand le patriotisme concurrence le bigotisme :


Et tout le monde de pleurer ému par une programmation si fiable et si efficace. La dame en peignoire conclut par un « c’est une bonne fille ».
Le texte de l’hymne national en soi ne réserve pas de surprise : race de héros, sang versé, martyrs morts pour la patrie, etc. Des ingrédients maintes fois éprouvés. Son intérêt littéraire se classe donc un cran en-dessous de Bambi, toute la beauté poétique en moins. Pour ceux que ça intéresse vraiment, c’est l’histoire d’un narrateur qui réprimande avec amour un drapeau qui flotte trop vigoureusement dans le vent… Qu’on le croit ou pas, le texte aurait remporté une compétition opposant 724 récits (wiki pour les sceptiques). On n’ose imaginer l’originalité des 723 autres…

1/2KL

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