jeudi 1 mai 2008

Bir Mayıs

Le premier mai s'annonce très tendu à İstanbul où les autorités ont interdit pour la énième fois l'accès à la place de Taksim. Partout en Europe, les sympathisants du PKK et des principaux mouvements de la gauche turque : DHKP/C, MLKP, TIKKO,... devraient manifester aux côtés des autres formations de gauche.

Radikal titre sur la page principale de son site rien de moins que "Aujourd'hui, premier mai, c'est jour d'examen de la démocratie". Malgré une certaine facilité dans la qualification de démocratie, le ton est donné. D'ailleurs, même cet examen-là, la Turquie n'est pas sûre de le passer. Le gouvernement reste intransigeant sur ses positions, certains transports en commun ont même été suspendus comme l'année passée. Les trois plus grandes centrales syndicales ; le DİSK, le KESK et le Türk-İş et de nombreuses autres ONG devraient participer de toute manière à la fête. Milliyet s'étonne que le premier mai soit un jour de congé officiel dans de nombreuses régions du monde et titre : "Le monde entier fait la fête et nous on se braque". Le quotidien note que les mesures de sécurité prises à İstanbul aujourd'hui en feront "une ville interdite". D'autre part, il annonce déjà, video à l'appui, les premiers heurts dans le quartier de Şişli près du siège du DİSK et déclare que la police se montre particulièrement ferme.


On notera aussi la première ligne de fracture entre Türk-İş et les autres centrales syndicales participant à l'évènement. Celui-là semble en effet revenu sur sa décision de se rendre coûte que coûte sur la place de Taksim. Parmi les syndicats ayant pris cette décision, le Türk-İş est le seul syndicat à utiliser le drapeau turc comme symbole et ne rompant pas avec le nationalisme d'État. Il est également le seul convié par le gouvernement à donner son avis sur le projet de nouvelle constitution. En "compensation", il se dit toutefois prêt à envoyer une délégation pour déposer une couronne sous le monument à la gloire nationale trônant sur la place (!). Si cette rupture n'est pas vraiment une mauvaise surprise, le bilan de fin journée pourrait en être une. Le 21 mars et le premier mai sont certainement les deux jours les plus sensibles de l'année où l'État turc fait savoir clairement qui sont ses ennemis : les Kurdes et la gauche.




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Album : Marşlar

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