jeudi 6 décembre 2007

Routine de l'État policier en Turquie...

Sarıgazi est un quartier stambouliote situé aux abords de l’arrondissement d’Ümraniye. Il est l’un de ces nombreux faubourgs dissidents où la gauche radicale est traditionnellement fort implantée.

Sarıgazi est aussi la chasse gardée de la gendarmerie (sorte de police militaire appelée « jandarma » en turc) qui se livre quotidiennement à des actes d’intimidation, des arrestations et des tortures. La terreur militaire et policière s’est à ce point multipliée dans l’ensemble du pays, ces derniers mois, grâce notamment à l’extension de la « loi sur les fonctions et la compétence de police » que le ministre de l’intérieur Beşir Atalay a dû se raviser en adoptant une circulaire qui appelle la police à agir avec une marge « d’erreur zéro ».

"Le terrorisme policier se poursuit
à Sarıgazi" (HalkınSesi.tv)

Cette recommandation n’a pas empêché la gendarmerie (qui dépend certes de l’armée et non de la police) de mener une énième rafle ce mercredi matin à 5h à Sarıgazi durant laquelle 36 personnes ont été arrêtées de manière brutale et injustifiée.

Parmi ces 36 personnes interpellées, seuls les noms des personnes suivantes ont été communiquées à la presse: Uğur Çelik, Kemal Avcı, Hüseyin Avcı, Mahir Boz, Deniz Külek, Sercan Sarıtaş et Cem Nacar. La plupart d’entre elles sont des membres actifs de la section locale de la Fédération pour les Droits et les Libertés Fondamentaux (Temel Haklar ve Özgürlükler Federasyonu). On compte aussi le fils du maire de Sarıgazi parmi les personnes interpellées.

Aux familles qui se sont rendues à la caserne de la gendarmerie pour exiger la libération de leurs proches, on a répondu sèchement que les personnes arrêtées formaient une liste de 85 personnes recherchées et que les perquisitions allaient se poursuivre.

Sitôt dit sitôt fait : à 16h, les gendarmes ont investi le local de la Fédération pour les Droits et les Libertés de Sarıgazi en espérant pouvoir y trouver le reste des 85 personnes recherchées.

D’autres quartiers d’İstanbul, notamment ceux du « 1er mai » (1 Mayıs) et de Karabayır ont été le théâtre de perquisitions similaires perpétrées cette fois par la police. Yetiş Kırman, sympathisant de la section anatolienne de la Fédération pour les Droits et les Libertés Fondamentaux et Emre İskender, membre de la locale située à İkitelli ont été arrêtés sans le moindre motif. La circulaire ministérielle semble avoir été suivie par les forces de sécurité à la lettre : la terreur d’État continue avec « erreur zéro ».

D'après HalkınSesi.tv

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