vendredi 7 décembre 2007

Le Clea coorganise la 6ème édition du Forum International contre l'Isolement

Le Clea coorganisera le prochain Forum International contre l'Isolement qui se déroulera à Bruxelles du 14 au 17 décembre prochains. L'autre organisateur est l'IPAI - International Platform Against Isolation - qui coordonne l'évènement depuis maintenant 6 ans. Le Bureau des Étudiants Administrateurs de l'Université Libre de Bruxelles le soutient aussi.

5ème Symposium International contre l'Isolement
Athènes, décembre 2006

L'isolement est avant tout une tactique politique qui consiste à diaboliser des individus, des organisations politiques ou même des États pour les décrédibiliser a priori comme interlocuteurs sur la scène publique. On peut le voir comme l'économie des luttes démocratiques et politiques et aussi comme une dérive franchement autoritaire.

Le but d'un tel symposium est de dénoncer l'isolement et les atteintes aux droits démocratiques qui s'accélèrent ces dernières années notamment au nom de la lutte contre le terrorisme. Si la notion d'isolement est moins claire mais néanmoins présente dans le cadre de la semi-anarchie qui régit la scène des relations internationales, celui qui est pratiqué contre des organisations politiques ou des individus à l'intérieur des États eux-mêmes prend toute sa dimension à travers le refoulement dans la clandestinité d'une idée politique ou via les mesures d'incarcérations spéciales contre ceux qui sympathisent avec celle-ci.

Pour une organisation, cette tactique consiste donc à la rejeter vers la clandestinité et à la priver de sa légitimité démocratique. Ensuite, par rapport à des individus, l'isolement est un mode de détention particulier qui les différencie complètement des autres détenus de droit commun.

On observe que l'incarcération des personnes condamnées pour des raisons éminemment politiques, que ce soit en Europe ou ailleurs dans le monde, se fait dans des conditions exactement similaires. En Turquie, par exemple, un prisonnier subit une qualification spéciale en fonction de sa condamnation, ce qui peut le conduire dans les prisons de "type-F" qui sont des établissements spécialement conçus pour l'isolement (privation sensorielle, interdiction des contacts, restrictions fortes des activités hors cellule, destruction psychologique, etc...). Inutile de préciser que certains articles du code pénal turc ont été tout spécialement élaborés à des fins politiques et que ce sont essentiellement ceux-là qui conduisent en "type-F".

Condamnés en première instance et en appel en Belgique, les prisonniers du « procès du DHKC » ont aussi subi des conditions d'isolement éprouvantes : lampes constamment allumées, interdiction des activités communes avec les autres détenus, réveil régulier pendant la nuit, humiliations et transports hors cellules déshumanisants,... Une torture blanche qui sied mieux aux États réputés démocrates.

Mais le lieu le plus connu où se pratique actuellement cet isolement qui échappe à toutes les règles élémentaires attenantes aux Droits de l'Homme demeure sans aucun doute le camp d'internement états-unien de Guantánamo.

Pour en parler, de multiples invités de tous horizons.

Pêle-mêle, viendront ; Maître Behiç Aşçı qui a mené une grève de la faim de 10 mois (prolongée par la prise de glucose) afin de demander l'assouplissement de la détention des prisonniers politiques en Turquie ; Doğan Özgüden, journaliste de la fondation Info-Türk et célèbre opposant en exil ; Maître Mario Joseph, un avocat impliqué dans la lutte des Droits de l'Homme en Haïti ; As’ad Ali Hassan Hussein et Hisham Bustani respectivement journaliste et écrivain de Jordanie qui soutiennent la résistance palestinienne ; Maître Flavio Rossi Albertini, l'avocat d'Avni Er, prisonnier politique en Italie et menacé d'extradition vers la Turquie ; Salah Nazzal, le ministre palestinien aux affaires des prisonniers ; Benoît Van der Meerschen, président de la Ligue des Droits de l'Homme en Belgique ; des représentants de plusieurs associations syndicales et de lutte pour les droits humains ainsi que des juristes de plusieurs pays, des intellectuels et professeurs engagés comme Jean Bricmont et encore bien d'autres... Très certainement, il y aura aussi le témoignage d'un ancien prisonnier de Guantánamo.

Ce lien permet de consulter le programme et ici on trouvera aisément la localisation de l'évènement.

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