vendredi 2 mai 2008

Ce sera pour l'année prochaine...

Finalement, comme l'année passée, Taksim n'aura pas été prise. Radikal rapporte un bilan d'au moins 100 blessés et 500 personnes placées en garde à vue.

Tout indique que la police a mené une "action préventive" au siège du DİSK dès les premières heures de la journée, sans doute pour briser au plus tôt toute velléité de manifester. Le bâtiment a été littéralement assiégé et ensuite attaqué aux gaz lacrymogènes et ce, jusqu'à midi. Les forces de police ont ensuite continué leurs attaques contre un hôpital où étaient transportés des blessés, non loin du syndicat. Malgré tout, des groupes épars de manifestants ont pris la direction de la place de Taksim sans bien sûr pouvoir y parvenir.

Les forces de sécurité devant le siège du DİSK

Dans une déclaration, le président général du DİSK ne mâche pas ses mots : "À İstanbul, c'est au peuple que le terrorisme d'État a été appliqué". Mais là où ça devient véritablement cocasse, c'est quand il révèle que "l'assaut de la police effectué sans discernement au point de maintenir sous une pluie de gaz lacrymogènes les députés, les membres du Parlement européen, les intellectuels et les artistes venus à notre siège en ne laissant pas seule la classe ouvrière le Premier Mai s'est transformé en terrorisme d'État au sens propre du terme". Il y a de quoi être très curieux de connaître les députés présents sur place. D'aucuns, membres de partis qui ont participé récemment à une résolution plus que laxiste sur la situation politique en Turquie ? Malheureusement, on peut en douter. Le DİSK qui parle d'atteinte aux droits les plus fondamentaux et de violation du domicile envisage des actions internationales auprès de l'OIT et de la CEDH.

La presse de caniveau turque se trouve prise dans un étonnant dilemme : d'une part, sa volonté de charger au maximum l'AKP comme responsable de la terrible répression et, d'autre part, celle qui consiste à ne pas dénuer complètement les forces de police et de sécurité d'une certaine gloriole. Comme dans cette fotogaleri de Hürriyet par exemple.

Manifestants et eau pressurisée (photo : Milliyet)

Les récupérations du Premier Mai ne manquent pas non plus. Cela va des néo-fascistes du CHP vilipendant Erdoğan... le fasciste justement - c'est l'histoire de la paille et de la poutre - au soutien hypocrite de la TÜSİAD, patronat turc, et de leurs ouailles du GYİAD (litt. association des jeunes managers et businessmen) qui s'affirment tous deux "du côté des travailleurs" [Radikal et Radikal toujours].

Si le Premier Mai n'a pas été la "fête" des travailleurs en Turquie, nul doute qu'ils auront pu faire entendre leurs voix et attirer l'attention du monde sur eux. Et concernant les commémorations sur Taksim, ce n'est que partie remise pour l'année prochaine...

1/2KL

1 commentaires:

mahone a dit…

y ont cas pas faire des manifestation barbares. En turquie ils faut aussi des autorisation qd on veu manifester