dimanche 4 mai 2008

Et à Bruxelles...

À Bruxelles, comme dans le reste de l'Europe, j'imagine, des sympathisants de divers mouvements d'opposition à l'État turc ont défilé aux côtés des autres organisations de gauche. Voici quelques photos prises lors du cortège du Premier Mai organisé par le Secours Rouge.


Sympathisants, respectivement, du MLKP et du PKK.
Un PKK moins bien représenté que les autres années toutefois.



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vendredi 2 mai 2008

Ce sera pour l'année prochaine...

Finalement, comme l'année passée, Taksim n'aura pas été prise. Radikal rapporte un bilan d'au moins 100 blessés et 500 personnes placées en garde à vue.

Tout indique que la police a mené une "action préventive" au siège du DİSK dès les premières heures de la journée, sans doute pour briser au plus tôt toute velléité de manifester. Le bâtiment a été littéralement assiégé et ensuite attaqué aux gaz lacrymogènes et ce, jusqu'à midi. Les forces de police ont ensuite continué leurs attaques contre un hôpital où étaient transportés des blessés, non loin du syndicat. Malgré tout, des groupes épars de manifestants ont pris la direction de la place de Taksim sans bien sûr pouvoir y parvenir.

Les forces de sécurité devant le siège du DİSK

Dans une déclaration, le président général du DİSK ne mâche pas ses mots : "À İstanbul, c'est au peuple que le terrorisme d'État a été appliqué". Mais là où ça devient véritablement cocasse, c'est quand il révèle que "l'assaut de la police effectué sans discernement au point de maintenir sous une pluie de gaz lacrymogènes les députés, les membres du Parlement européen, les intellectuels et les artistes venus à notre siège en ne laissant pas seule la classe ouvrière le Premier Mai s'est transformé en terrorisme d'État au sens propre du terme". Il y a de quoi être très curieux de connaître les députés présents sur place. D'aucuns, membres de partis qui ont participé récemment à une résolution plus que laxiste sur la situation politique en Turquie ? Malheureusement, on peut en douter. Le DİSK qui parle d'atteinte aux droits les plus fondamentaux et de violation du domicile envisage des actions internationales auprès de l'OIT et de la CEDH.

La presse de caniveau turque se trouve prise dans un étonnant dilemme : d'une part, sa volonté de charger au maximum l'AKP comme responsable de la terrible répression et, d'autre part, celle qui consiste à ne pas dénuer complètement les forces de police et de sécurité d'une certaine gloriole. Comme dans cette fotogaleri de Hürriyet par exemple.

Manifestants et eau pressurisée (photo : Milliyet)

Les récupérations du Premier Mai ne manquent pas non plus. Cela va des néo-fascistes du CHP vilipendant Erdoğan... le fasciste justement - c'est l'histoire de la paille et de la poutre - au soutien hypocrite de la TÜSİAD, patronat turc, et de leurs ouailles du GYİAD (litt. association des jeunes managers et businessmen) qui s'affirment tous deux "du côté des travailleurs" [Radikal et Radikal toujours].

Si le Premier Mai n'a pas été la "fête" des travailleurs en Turquie, nul doute qu'ils auront pu faire entendre leurs voix et attirer l'attention du monde sur eux. Et concernant les commémorations sur Taksim, ce n'est que partie remise pour l'année prochaine...

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jeudi 1 mai 2008

Bir Mayıs

Le premier mai s'annonce très tendu à İstanbul où les autorités ont interdit pour la énième fois l'accès à la place de Taksim. Partout en Europe, les sympathisants du PKK et des principaux mouvements de la gauche turque : DHKP/C, MLKP, TIKKO,... devraient manifester aux côtés des autres formations de gauche.

Radikal titre sur la page principale de son site rien de moins que "Aujourd'hui, premier mai, c'est jour d'examen de la démocratie". Malgré une certaine facilité dans la qualification de démocratie, le ton est donné. D'ailleurs, même cet examen-là, la Turquie n'est pas sûre de le passer. Le gouvernement reste intransigeant sur ses positions, certains transports en commun ont même été suspendus comme l'année passée. Les trois plus grandes centrales syndicales ; le DİSK, le KESK et le Türk-İş et de nombreuses autres ONG devraient participer de toute manière à la fête. Milliyet s'étonne que le premier mai soit un jour de congé officiel dans de nombreuses régions du monde et titre : "Le monde entier fait la fête et nous on se braque". Le quotidien note que les mesures de sécurité prises à İstanbul aujourd'hui en feront "une ville interdite". D'autre part, il annonce déjà, video à l'appui, les premiers heurts dans le quartier de Şişli près du siège du DİSK et déclare que la police se montre particulièrement ferme.


On notera aussi la première ligne de fracture entre Türk-İş et les autres centrales syndicales participant à l'évènement. Celui-là semble en effet revenu sur sa décision de se rendre coûte que coûte sur la place de Taksim. Parmi les syndicats ayant pris cette décision, le Türk-İş est le seul syndicat à utiliser le drapeau turc comme symbole et ne rompant pas avec le nationalisme d'État. Il est également le seul convié par le gouvernement à donner son avis sur le projet de nouvelle constitution. En "compensation", il se dit toutefois prêt à envoyer une délégation pour déposer une couronne sous le monument à la gloire nationale trônant sur la place (!). Si cette rupture n'est pas vraiment une mauvaise surprise, le bilan de fin journée pourrait en être une. Le 21 mars et le premier mai sont certainement les deux jours les plus sensibles de l'année où l'État turc fait savoir clairement qui sont ses ennemis : les Kurdes et la gauche.




GrupYorum - Bir Mayıs
Album : Marşlar

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