vendredi 31 août 2007

Le nationalisme en Turquie

Lors du verdict en appel dans le procès du DHKP/C, désormais cassé, les juges avaient estimé que le coup d'État en 1980 et la répression de l'armée étaient légitimes face à leurs opposants de gauche, devenus subitement, pour rappel, de méchants terroristes.

Il est assez incongru que la Justice d'un pays statue sur le bien-fondé de la situation politique à l'étranger mais la décision revêtait surtout un caractère politique et idéologique. Les juges ne s'étaient pas contentés de sortir de leur rôle, ils avaient apporté franchement leur soutien à un programme politique en Turquie dont les conséquences sont multiples à l'heure d'aujourd'hui.

Qu'en est-il au fait de ce nationalisme distillé dans la population turque par les militaires et les kémalistes ?

Le 3 octobre 2005, France 2 avait diffusé une émission qui brossait un portrait généraliste mais assez complet de ce que représente le nationalisme en Turquie même si la chaîne n'échappe pas à la forme d'analyse "tout par le processus d'adhésion" dont je parlais la dernière fois et si chaque thème abordé mériterait un développement à part entière.

La première partie passe en revue : l'extrême-droite turque, les loups gris et leur principal parti, le Milliyetçi Hareket Partisi [Parti d'Action Nationaliste], le brainwashing que subissent les écoliers turcs chaque matin, le culte de la personnalité et le dogmatisme tissés autour d'Atatürk, également l'une ou l'autre pétasse d'İstanbul que l'on pourrait situer dans la tendance "nationalistes bohèmes", le succès "littéraire" d'un roman caressant la fierté nationale, Metal Fırtınası [Tempête de Métal], le jeu des médias dans le pays qui aime l'armée et enfin l'évènement que constitue le service militaire dans la vie de chaque Turc.




La seconde partie attire l'attention sur la situation au Kurdistan turc et sur les pleins pouvoirs des mafias locales entretenues par l'armée. Ces mafias sont mieux connues sous l'appellation de "gardiens de village". L'attention est ensuite braquée sur le poids de l'armée au sein de la société turque et sur sa morale. On y aborde aussi le négationnisme d'État concernant le génocide arménien. Le reportage revient finalement sur ce que certains sociologues turcs ont appelés "la culture du lynchage" [linç kültürü], notamment suite à la fameuse "affaire du drapeau" en avril 2005.




Les autres parties de l'émission et celle-ci peuvent être retrouvées sur la page consacrée de France 2.

1/2KL

jeudi 23 août 2007

Les progrès démocratiques de la Turquie

Quand on aborde la question de la Turquie, par réductionnisme, le débat se limite généralement à tourner autour de son adhésion potentielle à l'Union européenne. Les interlocuteurs semblent en effet incapables de penser la Turquie autrement qu'en dehors du prisme de la construction européenne.

Dans le camp des "contre", on retrouve généralement les conservateurs partisans d'une Europe au background continental ou culturel unique et qui souvent vont réduire la Turquie à une entité religieuse différente.

Et dans le camp des "pour", on retrouve ce que j'appelerais les progressistes motivés qui dénichent les réformes démocratiques même là où il n'y en a pas pourvu de ne pas être taxés d'islamophobes à l'instar de leurs adversaires. Je schématise mais c'est un peu près ça et les exemples ne manquent pas.

Le problème de cette seconde catégorie, c'est qu'elle pose un certain nombre de postulats réputés toujours vrais : "la construction européenne est une bonne chose" ; "la Turquie suit une courbe positive de développement démocratique" voire même "la Turquie est une démocratie".

Quand on met en avant les violations flagrantes aux droits humains les plus élémentaires et l'injustice qui les accompagne : le coup d'Etat de 1980 et tout ce qui en découle, la guerre au Kurdistan turc qui a fait 30000 morts, les centaines de milliers de réfugiés internes, les tortures, l'isolement carcéral, l'oppression des minorités religieuses, idéologiques ou culturelles, l'impunité des militaires et policiers turcs - la liste est très longue - on obtient en général la réponse de patienter, d'attendre, de voir comment ce sera dans 10 ans : toujours meilleur qu'aujourd'hui évidemment.

Les partisans du "pour" à tout-va sont surtout de farouches évolutionnistes. "Tout État est une démocratie en devenir" ; "Aujourd'hui est meilleur que hier et moins bien que demain" ; etc... Ceci, bien sûr, indépendamment de la pertinence très faible de ces credos face aux réalités.

Les conséquences sont diverses : on relativise un certain nombre de phénomènes comme la torture pratiquée par les forces de l'ordre, on banalise et on tolère le nationalisme kémaliste, l'extrême-droite turque et du même coup leurs discours militaristes, bellicistes voire ouvertement racistes. Surtout, on passe à la trappe l'actualité des Droits de l'Homme en Turquie qui n'est pas particulièrement spectaculaire.

Précisément, qu'en est-il des évènements récents en Turquie ?

Pas plus tard que le 16 juillet dernier, un groupe de 157 militants de HÖC (Haklar ve Özgürlükler Cephesi - [litt.] Front des Droits et des Libertés), une plate-forme de gauche qui souhaitait dénoncer le manque d'indépendance de la Turquie par rapport à l'UE et aux Etats-unis et la poudre aux yeux que constituent pour eux les élections récentes, ont été arrêtés manu militari au pied du monument aux Droits de l'Homme à Ankara (!). 87 d'entre eux ont été mis en détention. Certains ont même été tabassés au sol et en public au point de mettre leurs vies en danger.

HalkınSesi.tv [la Voix du Peuple], une agence de presse qui fait partie de cette plate-forme, a relaté abondamment les faits et a publié de nombreux témoignages et photos de traces de torture sur les gens : 19.07.2007 ; 22.07.2007.

Les échos de cette histoire sont même remontés jusqu'au quotidien Radikal, un journal de la presse à grand tirage, qui évoque ces violences policières et en outre celle des gardiens de prison quelques mois plus tôt lors des dernières grèves de la faim. Radikal rapporte un témoignage dans lequel les soldats ont demandé aux personnes arrêtées de se déshabiller avant de les frapper tout en faisant écouter les coups à ceux qui attendaient. D'après ce témoignage, la torture à la falaka (torture pratiquée à l'aide d'un bâton sur la plante des pieds - site de l'AVRE) aurait été pratiquée quatre fois. Selon un autre : "La falaka a continué jusqu'à ce que nos plantes des pieds explosent et jusqu'à perdre connaissance. Ils frappaient sur les testicules, la tête et les reins. Les officiers donnaient les ordres. Quelqu'un levait les pieds et les officiers pratiquaient la falaka." Les femmes, dont on a eu les témoignages plus rapidement puisqu'elles ont été relâchées peu après l'arrestation, et les jeunes adolescents n'ont pas été épargnés par les coups et les bastonnades.

Tout aussi récemment, trois membres de la section d'Adana de l'İHD (İnsan Hakları Derneği - Association des Droits de l'Homme) - l'une des trois principales association de défense des Droits de l'homme en Turquie avec le TİHV et Mazlum-Der - ont été condamnés à 2 ans et 8 mois d'emprisonnement (article 215 du code pénal turc) pour avoir pris position sur des sujets tabous, en l'occurence les conditions de détention d'Abdullah Öcalan et l'opération militaire contre les prisons de décembre 2000. La Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH) lance aujourd'hui une campagne contre la confirmation possible en appel de cette condamnation.

Voilà, en somme, ce que l'on a pas trouvé sur la Turquie dans nos journaux bien pensants ces dernières semaines, l'attention étant focalisée sur Abdullah Gül, sa probable élection comme Président de la République et la tenue vestimentaire de sa femme...

1/2KL

mardi 21 août 2007

Trois pistolets et du plastique retrouvés au camp sur le terrorisme du Clea à Modave...

Avec ce titre, tout compte fait, j'exagère à peine le climat de paranoïa antiterroriste que nous traversons. Le premier jour du week-end, par exemple, la police a procédé à "un contrôle de routine" en relevant les plaques d'immatriculation des participants : mise en situation garantie...

Ça reste pourtant assez anecdotique par rapport aux manoeuvres précédentes : présence policière proche à certaines de nos réunions, photographies et fichage des membres du Clea lors de certaines manifestations, présence de membres de la Sûreté de l'État lors de nos conférences de presse, etc..., etc... et est-ce vraiment bien tout ? On se le demande.

Mais qui peut donc bien orchestrer tout ça ?

Un petit indice peut-être : au lendemain de la Cassation du procès du DHKP/C, dans le journal de la RTBF - édition de 13h du 28 avril dernier, un certain procureur Delmulle utilisait la chaîne pour diffuser l'information selon laquelle la Belgique serait "une base arrière de camps d'entraînement terroristes". Sans plus de précision et en abusant du conditionnel, ingrédients élémentaires à l'instauration de tout climat de peur et de paranoïa.

En guise d'illustration, néanmoins, la RTBF diffusait une photo prise à l'occasion d'un camp de vacances familial annuel organisé par des familles de la diaspora turque non-nationaliste et plutôt à gauche (et, il va de soi, sans qu'aucune autorisation de la diffuser lui ait été donnée de la part des familles concernées, hum, hum). Faut-il chercher plus loin ?

Mise à part cela, notre week-end s'est parfaitement bien déroulé. Chaque portion de temps à pu être exploitée comme il se devait pour l'étude et la réflexion nécessaires sur les législations antiterroristes et leur application.



Parfois ce fut un tantinet rébarbatif... C'est que la lecture d'un extrait du moniteur belge, il faut bien le comprendre, ce n'est pas Harry Potter.

Morceau choisi :

ALBERT II, Roi des Belges,
A tous, présents et à venir, Salut.
(NDLR : ça c'était le meilleur passage, après ça se gâte)

"§2. [constitue, ... , une infraction terroriste ;]

4° la destruction ou la dégradation massives visées aux articles 521, alinéas 1er et 3, 522, 523, 525, 526, 550bis, §3, 3°, à l'article 15 de la loi du 5 juin 1928 portant révision du Code disciplinaire et pénal pour la marine marchande et la pêche maritime, ainsi qu'à l'article 114, §4, de la loi du 21 mars 1991 portant réforme de certaines entreprises publiques économiques, ayant pour effet de mettre en danger des vies humaines ou de produire des pertes économiques considérables;"

Voilà, tout ça un samedi matin en plein Shabbat et après avoir dormi dans un concert de ronflements. Si ce n'est pas faire don de soi pour la cause...

Par chance, un juriste confirmé en la personne de Jean-Marie Dermagne, avocat à la Ligue des Droits de l'Homme, est venu répondre aux nombreuses demandes d'éclaircissements et autres questions techniques de notre assemblée estivale.

Bien évidemment, c'est surtout l'article 137 §1er et ses interprétations possibles qui ont retenu notre attention mais d'autres aspects liés ont également été abordés : la violation du principe de légalité de la loi, soit son caractère flou dans la détermination de la peine ; la violation du principe d'une infraction/une peine puisque le qualificatif "terroriste" suffit à amplifier la contrepartie pénale d'une même infraction ; les possibilités d'atteinte contre le mouvement social et militant ; etc...

A l'instar de Jean Bricmont qui était venu discuter la veille sur le thème plus général de la liberté d'expression dans l'actualité récente, il s'est donc agi plus d'un séminaire que d'un cours ex cathedra.

La dernière soirée a été consacrée à une autre projection en comité restreint du film "Résister n'est pas un crime" de Marie-France Collard, Foued Bellali et Jérôme Laffont qui se sont remangé mille et une critiques, préférences personnelles et avis contradictoires, bref, toutes ces choses qui feraient renoncer à n'importe qui d'embrasser une carrière cinématographique.

Un exercice guère aisé mais néanmoins nécessaire pour assurer la bonne compréhension d'un film dont le thème demeure dense et complexe. Et y parvenir, croyez-moi, ça en fait du boulot.

Le week-end s'est achevé en passant en revue globalement la situation dans divers pays européens car la Belgique n'est bien sûr pas le seul pays concerné par l'évolution des lois liberticides. Non effectivement, le Clea n'aura pas chômé durant ces trois journées (du vendredi 17 au dimanche 19 août).

En conclusion, un week-end parfaitement bien rôdé et réglé comme du papier à musique grâce aux efforts persévérants de Nadine Rosa-Rosso et de Luk Vervaert. Trois jours salutaires en soi comme première réunion d'envergure avant la dernière ligne droite vers le nouveau procès qui débutera le 27 septembre prochain...

1/2KL

mardi 14 août 2007

Plus qu'un millier de mots...

Superbe image dans le Hürriyet d'hier que je tenais à faire partager ici :


Qui est qui ?

Sebahat Tuncel a vécu une expérience peu ordinaire. Elle est passée directement de la case "prison" à celle "fauteuil de députée" au lendemain des élections turques, le 22 juillet 2007 dernier.
Grosso modo, elle est d'origine kurde et militante progressiste de la question kurde. Bien entendu, cela lui a valu les soupçons habituels de séparatisme, soit le paroxysme de l'horreur pour tout Turc nationaliste qui se respecte. Comme souvent dans ces cas-là, elle a été accusée "d'appartenance" à une organisation "terroriste" (dans son cas, le PKK) et ensuite condamnée à la prison en vertu des lois antiterroristes. Il faut dire que, dans ce domaine, la Turquie est à la pointe. Élue en juillet dernier alors qu'elle était candidate à İstanbul, grâce à son immunité parlementaire, la voilà sortie de prison.

Devlet Bahçeli est le président du parti d'extrême-droite par excellence en Turquie ; le MHP (Milliyetçi Hareket Partisi - Parti de l'Action Nationaliste). Toute sa campagne électorale a été battie sur la peur, les arguments sécuritaires et l'antiterrorisme, c'est dire. En quelque sorte, il représente l'idéologie kémaliste d'État nauséabonde à cause de laquelle beaucoup de gens sont torturés, arrêtés et mis en prison.

En voilà un beau contraste !

Alors, je sais bien qu'une image est éminemment subjective, qu'elle prolonge l'instant, que si ça se trouve elle se grattait l'oreille une seconde avant ou une seconde après... ou qu'elle ne fait peut-être qu'admirer les lustres de l'assemblée nationale... On peut imaginer tout ce que l'on veut mais vu le contexte de fond je ne peux pas m'empêcher de relever ce regard qui en dit long, très long.

Sebahat Tuncel est aussi l'une des députés du DTP pro-kurde (Demokratik Toplum Parti - Parti du Rassemblement Démocratique) à ne pas avoir serré la main de l'un de ces députés fascisants du MHP et à ne pas les avoir applaudis le jour des prestations de serment, chose faite par certains de ses collègues pour des raisons politico-politiciennes (!).

Mutatis mutandis, il faudrait imaginer des députés Groen! allant saluer les membres du Vlaams Belang, le premier jour de la législature et applaudissant à leurs prestations de serment. DTP ce n'est pas Groen! mais ça ne passerait certainement pas inaperçu non plus.

Certaines rumeurs circulent déjà à propos de la levée de l'immunité et la réincarcération de cette jeune femme courageuse et déterminée.

En attendant, ce regard, c'est un peu celui de tous les innocents derrière les barreaux face au nationalisme kémaliste.

1/2KL

samedi 11 août 2007

Nos amis les journalistes turcs

Nous n'allons pas quitter le sujet du documentaire de Marie-France Collard, Jérôme Laffont et Foued Bellali. Que disions-nous déjà ? "Indépendant", "non partisan" ?

En fouinant un petit peu sur le net, j'ai trouvé un article de la presse turque qui relatait la projection en avant-première du film dont il était question. Défenseurs de l'indépendance et de l'information non partisane, attachez vos ceintures !

Celui qui n'a jamais lu un article turc dans sa vie saura probablement mal ce qu'est une presse nationaliste acquise à un régime répressif, où les méthodes critiques sont passées à la trappe avec légèreté. Et je ne pense pas exagérer...


Fikret Aydemir, un journaliste turc vivant en Belgique parvient à cumuler tous les critères qu'un article du genre peut receler :
- informations non vérifiées
- déformation des faits
- mensonges
- brainwashing


Bien sûr, il existe aussi des journalistes turcs pertinents et professionnels, heureusement, mais il faut quand même admettre que ce sont de petites perles isolées.

F. Aydemir qui n'en fait pas partie nous pond un bel échantillon de ce que produit régulièrement une presse habituée à réciter les mantras sécuritaires du pouvoir.

Voici la traduction de l'article du journal turc Sabah [Le Matin] datant du 30 juin dernier :

Ils en ont fait leur documentaire !

Des associations des Droits de l’Homme ont produit un film documentaire pour Bahar Kimyongür, porte-parole de l’organisation terroriste DHKP-C et jugé avec Fehriye Erdal. Dans le film, le membre de l’organisation terroriste est présenté comme un combattant de la liberté…

Parmi les associations notables des Droits de l’Homme, le “Comité pour la Liberté d’Expression” a réalisé un documentaire qui dit de Bahar Kimyongür, porte-parole de l'organisation terroriste, qu’il est un héros en prenant comme excuse la liberté d’expression. Dans le documentaire titré “Résister n’est pas un crime”, Kimyongür est présenté comme un combattant de la liberté.

On l’a montré au cinéma

Dans le documentaire soutenu par le centre associatif citoyen Bruxelles Laïque, considéré comme un établissement non-officiel du Parti Socialiste, le cinéma Nova et la maison de production Vox, on y critique la loi antiterroriste que l’Etat belge a enteriné en décembre 2003 suite aux attentats du 11 septembre visant les Etats-unis. Le Comité pour la Liberté d’Expression de Belgique met l’accent sur le fait que la loi antiterroriste en question est une entrave aux libertés d’opinion et d’expression. Les responsables que nous avons rencontrés chez Bruxelles Laïque ont déclaré qu’ils soutenaient le documentaire “Résister n’est pas un crime” dans le cadre de projections cinématographiques mensuelles.

Une considérable réaction

Le fait que l’on ait réalisé un documentaire au sujet d’un militant du DHKP-C que l’Union européenne et la Belgique ont admis être une organisation terroriste a aussi engendré de la colère parmi la communauté turque vivant en Belgique. Kimyongür a été jugé avec Fehriye Erdal que la Turquie accuse d’être mêlée à l’assassinat de Sabancı. Suite à la décision d’emprisonner Erdal, il a aussi apporté son soutien pour faire perdre sa trace lorsqu'elle a fui.


Information non vérifiée :


Le plus gros quand même c'est l'aide de Bahar Kimyongür à la fuite d'Erdal. La presse flamande - et Fikret Aydemir est néerlandophone (!) - a publié les détails de sa fuite dans une interview accordée à Musa Aşoğlu après l'arrêt de la Cour de cassation du 19 avril dernier. Ce genre d'énormité n'aurait pas pu être écrit s'il en avait tenu compte, ...à moins qu'il ne s'agisse que d'une confusion volontaire.

Pêle-mêle, mensonge et déformation :

Les membres de Bruxelles Laïque et plus généralement les adhérents au Mouvement Laïque seront ravis d'apprendre qu'ils ne sont en fait que les potiches du PS... :-)

Quant à la colère de "la" communauté turque, elle sort tout simplement de l'imagination du journaleux. "La" communauté turque indignée - comprendre son extrême-droite nationaliste - n'a montré tout simplement aucun signe d'indignation nulle part. Il aurait déjà fallu qu'elle soit informée de la projection et vu la relative discretion de la chose...

Lavage de cerveau :

Ça, c'est le chocolat pour la fin : quatre fois l'expression "organisation terroriste" sur une article de trois petits paragraphes, c'est pas mal même si ce n'est pas le record. Par gentillesse, je ne compte pas les deux "terroriste" dans "loi antiterroriste".
Ce n'est malheureusement pas un cas particulier mais un fait général dans la presse turque où de nombreux militants sont d'ailleurs déclarés "terroristes" bien avant leur procès, même s'il s'agit généralement de procès bidons.

Un jour, je vous parlerai de Zeynep Özgür dont on en vient à se demander si c'est véritablemet une journaliste turque ou même une journaliste tout court.

1/2KL

mardi 7 août 2007

Leçon de déontologie

Pendant plusieurs mois, le Clea a été suivi par une équipe cinématographique professionnelle afin de réaliser un documentaire sur son action de soutien aux prisonniers politiques en Belgique, à la suite des procès contre les sympathisants présumés du DHKP/C.

C'est aussi une belle occasion de saluer le travail de Marie-France Collard, Jérôme Laffont, Foued Bellali et de tous leurs autres collaborateurs qui n'ont pas ménagé leur énergie pour réaliser un projet au fondement essentiellement bénévole.

Le documentaire - "Résister n'est pas un crime" - avait déjà été projeté, en avant-première pourrait-on dire, le 31 mai dernier au cinéma Nova. En réalité, il s'agissait surtout d'un visionnage critique par les principaux intéressés puisque le film n'est pas encore terminé ; la finition et les diverses transcriptions sont toujours à l''ouvrage.

Or, pour terminer ce travail, certaines images de la première chaîne francophone du pays auraient pu être très intéressantes... auraient... car les responsables du service des archives de la RTBF en ont décidé autrement et nous ont imposé un veto froid et "cordial". Enfin, "cordial", c'est eux qui le disent. Lisez plutôt ce qui a été répondu à notre membre qui en a fait la requête :

Madame,

Après lecture de votre courriel et consultation de votre site Internet, je me vois au regret de ne pouvoir répondre favorablement à votre demande.

Vous n'êtes pas en effet sans savoir que les sujets traités par le Journal Télévisé le sont dans le respect d'un code de déontologie. Or, je ne retrouve dans votre littérature aucune indication que ce code nous soit commun.

La mention au générique de la source des images, mention que nous aurions évidemment exigée quel que soit le type d'accord que nous aurions pu trouver, me semble insuffisante pour garantir une utilisation indépendante et non partisane de notre matériel.

En l'absence de ces garanties, je ne suis pas vendeur.

Cordialement

Benoît BALON-PERIN - Directeur de l'Unité de Programmes Info-sports TV RTBF


De ces lignes, on doit en déduire que l'utilisation indépendante et non partisane devrait refléter ce fameux code de déontologie auquel l'équipe aurait du se soumettre pour mettre la main sur le précieux trésor.

Premièrement, une équipe de documentaire n'est pas une équipe journalistique qui devrait tendre vers quelques objectivités utopiques pour la forme. Ensuite, il est étrange de la part de quelqu'un qui met tant en avant la valeur "indépendance" de demander la soumission à un code. La contradiction est parlante.

Si l'équipe est bénévole, qu'elle ne compte pas ses efforts et son temps, qu'elle fait face à un deficit de moyens, c'est précisément parce qu'elle n'a pas de leçon d' indépendance à recevoir.
Qu'on se le tienne pour dit.

Un "allez vous faire foutre" plus tacite aurait fait monter le niveau de la réponse et baisser celui de l'hypocrisie.

1/2KL

dimanche 5 août 2007

Un blog pour le Clea

Et bien voilà, un nouveau blog est né, un de plus dans l'immensité de la toile Internet mais pas n'importe lequel : celui du Clea - le Comité pour les Libertés d'Expression et d'Association (pour ceux qui sont nés après ce blog et un peu avant la dernière pluie...).

Certains disent aussi "Comité pour la..." Une bataille philologique violente a cours en ce moment là-dessus mais nous ne la réveillerons pas.

Notre comité possède déjà son site riche en analyses exégétiques, en témoignages divers, en pages photos-souvenirs et en "Victoires!" éclatantes. Il demeure évidemment la référence suprême de l'information que nous entendons faire passer. Sa visite s'impose pour celui qui veut en savoir un petit peu plus sur qui nous sommes.

Le blog poursuit un objectif bien plus modeste : celui de privilégier, ben, la liberté d'expression justement ; celle de nos membres mais surtout de ceux qui ont été récemment les principales victimes des nouvelles législations liberticides en Belgique.

Il s'agira aussi de relater nos prochaines actions et choses que nous allons organiser. Tout ceci sans prétention et de manière plutôt informelle.

Voilà, déjà un beau programme...

1/2KL